Le badminton et moi


C'est à titre de président sortant que je me permets d'écrire ces quelques mots afin de vous partager ma passion pour le badminton. Je tourne une page et j'aimerais vous présenter cette tranche de vie.

Tout a commencé à la campagne lorsque j'avais environ 10 ans. Mes parents avaient installé un filet dans notre cour de sable au chalet en Mauricie, où on jouait entre autre face au soleil ou dos au vent. J'ai appris et j'ai aimé.

Arrivé à l'école secondaire, j'ai naturellement choisi ce sport comme activité supplémentaire après les cours pour finalement faire partie de l'équipe de la polyvalente. En 1980, lors de la création de la première semaine de relâche, j'ai rencontré le directeur et j'ai organisé deux jours de jeu.

Pendant mes études au cégep et à l'université, j'ai continué à pratiquer cette activité régulièrement. C'est justement à 19 ans, faisant équipe avec Patrice, un bel hétéro qui me troublait terriblement, que j'ai constaté mon orientation sexuelle.

En février 1993, n'ayant participé qu'à quelques compétitions scolaires, je me suis inscrit en simple au tournoi du CGPIF Paris (Comité Gay Paris Ile-de-France). Nous y étions une trentaine de participants, dont Christian Trottier toujours membre actif du club. Je m'y suis classé troisième.

J'ai voulu me joindre au groupe de joueurs gais Énergie de l'époque et ça n'avait pas fonctionné. C'était à but lucratif et le responsable avait perdu sa motivation. J'ai donc démarré un petit groupe au centre Immaculée-Conception. Lorsque mon bon ami Guy Marin a repris l'organisation d'Énergie pour fonder Les G-Bleus, je me suis joins à eux en 1994.

Depuis, j'ai toujours été membre de la soirée du jeudi aux sessions d'automne et d'hiver. J'ai aussi participé durant certaines périodes à celles du mardi et du samedi.

J'ai fait tous les tournois des G-Bleus en synergie avec différents partenaires, appréciant d'avoir gagné quelques médailles. Au début, nous jouions en simple le matin puis en double l'après-midi, terminant la soirée par un banquet festif et parfois dansant. C'était toute une journée! Vive la jeunesse! À cette époque, on organisait aussi des sketchs pour divertir lors de ces soirées. Au dixième anniversaire du club, notre groupe ''Pierre Lalonde parodiant Donne-moi ta bouche'' fut mémorablement tordant.

J'ai participé en badminton aux GayGames d'Amsterdam en 1998, à Sydney en 2002 et à Cologne en 2010. Ainsi qu'aux OutGames de Montréal en 2006, à Copenhague en 2009, à Anvers en 2013 - où j'ai gagné la médaille d'argent en mixte avec Marie-Hélène Gagnon, que j'avais rencontré à Vancouver lors des Pacific OutGames en 2010 où nous avions mérité la même médaille. Ces compétitions m'ont permis de découvrir de belles villes et de faire de belles rencontres à travers le monde. C'est cette même année qu'un membre des G-Gleus, Raul Molina, allait devenir mon copain pour quelques années, puis par la suite un grand ami très important.

J'ai participé à quelques compétitions locales au Québec où j'ai constaté que le niveau était élevé. Même constat à Toronto où j'ai joué une quinzaine de fois à la Queen's Cup du club gai BadinTo. C'est là que j'ai obtenu l'une de mes meilleures victoires avec Galen Leung en remportant la médaille d'or en A+ en 2016.

Ayant plus de disponibilité, en 2014 je me suis joins au c. a. des G-Bleus, devenant vice-président et responsable des locations de gymnases. Épaulé par l'ancien président Jean-Sébastien Charron et du c.a., j'ai fait évoluer l'équipe en augmentant les sessions de 12 à 14 semaines, permettant ainsi de réduire dorénavant le coût global de 500$ par année. La soirée du lundi est passée de 4 à 8 terrains. Celle du jeudi où on jouait à 21h à l'époque, a été devancée à 19h30. Le créneau du samedi s'est greffé au club puis récemment celui du mercredi fut ajouté.

En 2019, lors du départ soudain du président, j'ai pris sa relève, bien fier de faire profiter le club de ma riche expérience. Celle-ci fut utile avec l'arrivée de la pandémie. Épaulé d'un c. a. dynamique, nous avons pu maintenir des activités adaptées aux consignes gouvernementales aussitôt que c'était possible. Mais voilà je dois l'avouer, cette situation m'a essoufflé dans mon chemin de vie. Je laisse donc la place à la relève et je serai bien heureux de continuer à simplement ''taper le moineau'' lorsque bon me semblera avec le Club de badminton Les G-Bleus, source de fierté, de nombreuses amitiés et de bons moments depuis tant d'années!

Dominique Lampron
Session hiver 2022