Cette rétrospective a pour objectif de raconter l'histoire des G-Bleus, de la genèse du club aux Outgames en passant par les fiertés et autres galas d'anniversaire qui ont balisé son évolution.
C'est également une manière de rendre hommage aux personnes qui se sont investies depuis bientôt 30 ans pour en poser les fondations, le faire grandir et l'ancrer dans la communauté LGBTQ+ de Montréal.
Une façon enfin de remercier l'ensemble des membres, toujours au rendez-vous, sans qui le club ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui.
La création des G-Bleus
Guy Marin, fondateur et président du conseil d'administration de 1993 à 2013 :
"En 1992, grâce à mon rôle au sein d'Équipe Montréal, j’ai pu observer les différentes organisations des équipes membres et j'ai été frappé par la fierté des joueur(se)s qui en faisaient partie. À cette époque-là, je jouais au badminton dans une ligue à but lucratif.
C'est donc en septembre 1993 que j’ai décidé de fonder un club, comme je l’imaginais, à but non lucratif et qui reflétait la dynamique et la fierté des équipes gaies. J’avais aussi le désir de former un groupe qui participerait aux Gay Games de 1994 à New-York. Un comité de financement a donc été créé dans le but d'aider nos joueurs à s'inscrire au tournoi et représenter le club au niveau international.
Après les Gay Games, quatre membres [Louis-Bernard Robert, Daniel Beaudoin, Claude Drolet et Philippe Forgues] m’ont proposé leur aide afin de former le premier conseil d’administration.
C’est à ce moment-là que tout a vraiment commencé.
Dès la deuxième année d’existence, nous avons mis sur pied différentes activités : soirée officielle d’inscription, deux tournois par année avec souper et remise de médailles, un journal mensuel "Le G-Lu" (Internet n’existait pas), le "samedi de jouer" (badminton libre avec entraineur pour les débutants).
Nous avons aussi poursuivi les comités de financement afin d’obtenir le plus grand nombre de participant(e)s aux Gay Games d’Amsterdam en 1998 et Sydney en 2002. Pour la petite histoire, à chacune des compétitions internationales, nous étions toujours le club de badminton qui présentait la plus grande délégation.
Dans le cadre des premiers Outgames à Montréal en 2006, il était important à nos yeux de payer les inscriptions de tous les membres des G-Bleus qui désiraient y participer.
Ce comité a naturellement poursuivi son travail pour les Outgames de Copenhague, au Danemark, en 2009 et d'Anvers, en Belgique, en 2013.
En 1994, un concours a été organisé auprès des membres du club afin de trouver un nom.
Le choix des "G-Bleu" s'est imposé de lui-même : le nom d’un oiseau (en clin d'œil au moineau), écrit différemment.
Fait notable, un deuxième concours a été lancé pour trouver un logo. Celui que nous avons actuellement fut dévoilé lors du gala du 15ème anniversaire.
A propos de ces galas, ils sont devenus une tradition incontournable. Tous les cinq ans, nous célébrons l'existence des G-Bleus avec un souper, animation et spectacle où les membres s'investissent en organisant différents numéros de variété.
Pour conclure, j'ajouterai que l’implication au niveau communautaire a toujours été une partie importante pour le club. Nous avons toujours participé aux journées communautaires et à la parade gaie - les G-Bleus ont même déjà gagné le plus beau costume du défilé avec "Super Moineau" en 2010.
Il était aussi capital de faire des dons à différentes associations dont Gai Ecoute [rebaptisé Interligne], maison d’hébergement pour personnes atteintes du VIH, le GRIS, etc.
L'été, il y avait les BBQ au parc Lafontaine, où les adhérents étaient invités à se retrouver, manger, jouer au volleyball et surtout tisser des liens sociaux. Car le plus important, à mon sens, reste que tous les membres puissent s'approprier leur club de badminton, afin de les rendre fiers de leur sport et de leur communauté."
Portrait de Guy Marin © Pierre Ouimet Photographe